Extraits de la colonne du jour du chroniqueur Paul Krugman du New York Times:
“What we are witnessing,” says Bill Gross
of the bond manager Pimco, “is essentially the breakdown of our modern-day
banking system, a complex of leveraged lending so hard to understand that
Federal Reserve Chairman Ben Bernanke required a face-to-face refresher course
from hedge fund managers in mid-August.”
« Ce que nous
voyons » dit Bill Goos, du gestionnaire d’obligations Pimco, « est
essentiellement l’écroulement de notre système bancaire moderne, un
complexe de prêts leviers si difficile à comprendre que Ben Bernanke, le
Président de la Réserve Fédérale, a demandé mi-Août un cours de mise à niveau
auprès des gérants de hedge funds (fonds de spéculation) ».
The freezing up of the financial markets
will, if it goes on much longer, lead to a severe reduction in overall lending,
causing business investment to go the way of home construction — and that will
mean a recession, possibly a nasty one.
Le gel des marches
financiers va, s’il dure beaucoup plus longtemps, entraîner une sévère
réduction du crédit en général, poussant l’investissement des entreprises dans
le même sens que la construction et cela signifie une récession,
éventuellement très dure.
In a direct sense, this collapse of trust has been caused by the bursting of the housing bubble. The run-up of home prices made even less sense than the dot-com bubble — I mean, there wasn’t even a glamorous new technology to justify claims that old rules no longer applied — but somehow financial markets accepted crazy home prices as the new normal. And when the bubble burst, a lot of investments that were labeled AAA turned out to be junk.
L’effondrement de la
confiance est directement due à l’explosion de la bulle immobilière. L’expansion
des prix avait encore moins de sens que la bulle internet, ce que je veux
dire est qu’il n’y avait même pas une nouvelle technologie sexy pour justifier
l’assertion que les règles de toujours ne s’appliquaient plus, les marchés
financiers ont cependant accepté les prix fous de l’immobilier comme la
nouvelle normalité. Quand la bulle à éclaté un grand nombre d’investissements
classés AAA se sont révélés être pourris.
But what has really undermined trust is the fact that nobody knows where the financial toxic waste is buried. Citigroup wasn’t supposed to have tens of billions of dollars in subprime exposure; it did. Florida’s Local Government Investment Pool, which acts as a bank for the state’s school districts, was supposed to be risk-free; it wasn’t (and now schools don’t have the money to pay teachers).
Mais ce qui a réellement détruit la confiance est le fait que personne ne sait ou les déchets toxiques financiers sont enfouis. Citigroup n’était pas supposé avoir des dizaines de milliards de dollars d’exposition aux subprimes, mais les avait bien. Le Fond d’Investissement du Gouvernement de Floride, qui agit comme une banque pour les écoles publiques de la région, était supposé sans risque, ce n’était pas le cas (et maintenant les écoles n’ont pas l’argent pour payer les enseignants).
Article du Telegraph à propos du salaire des profs (en anglais).
@rickny: à vrai dire, je faisais référence aux déclarations de Paulson dans l'article que tu donnes en lien. Où alors même qu'on leur met le nez dans le bordel qu'il vient de mettre (ce que quelques journaux commencent à faire, en effet), ces gens là refusent de reconnaître leur responsabilité, la faute finale en incombant toujours à une force extérieure, le saint marché le plus souvent, et la situation étant de toute manière inévitable...
Et l'expression qui me vient à l'esprit, c'est "droit dans ses bottes".
Rédigé par : nattfodd | 04 décembre 2007 à 10:49
@ nattfodd: c'est vrai pour ce qui est de la presse française encore peu disposée à remettre en cause le "modèle", en Angleterre et aux Etats-Unis la situation est plus nuancée, de plus en plus les médias mainstream mettent en cause les abus et le manque de régulation du système avec à leur pointe le Financial Times et Bloomberg, fortune faisait récemment sa couverture en titrant: mais qu'ont ils fumés?" (lien ci-dessous). Hélas comme souvent les médias français sont à la traine mais EADS et ses accionnaires laisseraient-il évoquer la chute des USA au momment ou il annonce y délocaliser des usines? (exemple)
http://www.nytimes.com/2007/11/23/opinion/23krugman.html?_r=1&hp&oref=slogin
http://www.truthout.org/docs_2006/112307E.shtml
Rédigé par : rickyny | 04 décembre 2007 à 00:42
Le plus terrifiant dans tout ça (ou amusant, c'est selon), c'est le manque total d'introspection et du moindre début de reconnaissance de la faute de la part de toute la classe financière... Du dogmatisme comme l'église n'en fait plus !
Rédigé par : nattfodd | 03 décembre 2007 à 19:45