Il est fascinant, quoique pas surprenant, de voir a quel point les crises en cours depuis le Proche Orient jusqu'à la péninsule indienne sont intimement liées, imbriquées à tel point qu'on ne finira par y voir ce qu'il en est réellement c'est à dire une seule et même crise, celle du système occidental qui cherche a contrôler la zone de la même manière qu'il y a trente ans et qui n'a pas toujours compris à quel point ce type de politique est voué à l'échec. L'Europe et les Etats Unis qui ont du accépter de voir l'Asie peu à peu s'autonômiser et l'Amérique Latine quitter le jardin américain, n'arrivent pas à parler au grand ensemble arabo-perse sur un pied d'égalité et avec respect.
Au début du siècle dernier l'Angleterre et la France découpaient les pays arabes au grès de leurs intérêts et s'alliaient à Israël pour dompter l'Egypte de Nasser. Du milieu à la fin du XX° Washington imposait le Chah en Iran, manipulait les Talibans face à l'URSS en Afghanistan, soutenaient Saddam face à l'Iran pour se retourner contre lui une fois devenu incontrôlable...
Israël face au Liban et le Hamas soutenu par l'Iran, la triade Israël, Syrie, Liban. La Syrie et l'Irak, le Kurdistan irakien et la Turquie, l'Irak majoritairement shiite et l'influence Iranienne, l'Iran et le Balouchistan pakistanais, enfin le Pakistan et l'Afganistan. Une énorme ligne de fracture traverse la région inéxorablement comme si un giganteste tremblement de terre ouvrait une faille reliant ces Etats.
En Californie la faille de San Adreas menace de céder ce plongerait la la région dans l'Océan Pacifique, c'est ce que l'on appelle le « Big One ». Et bien le Big One est actuellement en cours dans le grand moyen-orient et son dernier soubressaut a atteint le Pakistan ou le Général Musharraf se retrouve dans la même position que le Chah il y a trente ans. De plus en plus impopulaire, acculé vers une politique toujours plus répressive, on voit mal comment le Général putchiste pourrait tenir encore longtemps. On retrouve les USA et leur mantra « c'est un enfoiré mais c'est nôtre enfoiré » englués dans un situation inextricable par manque d'option alternative. Obsédés qu'il était par sa guerre contre le terrorisme suite au 11 Septembre, Bush a mis fin à l'isolement du Pakistan suite à son entrée dans le club nuclèaire, pour en faire un allié dopé à coup de milliards de dollars d'aide essentiellement militaire, bien sûr...
Les similitudes entre la position de Musharraf et celle du Chah avant la révolution islamique sont frappantes , que son destin et celui de son pays soit le même reste à démontrer mais que se passerait-il si c'était le cas? Deux différences majeures entre l'Iran des années 70 et le Pakistan d'aujourd'hui: la bombe et la nature de l'opposition. Le Pakistan, en état de guerre larvée avec son voisin indien depuis la séparation des deux pays, abrite les islamistes les plus dangereux et les plus actifs de la région, hors ceux-ci sortent renforcés de la crise actuelle et apparraissent pour certains au Pakistan comme un recours à un régime militaire oppréssant, qui se désinterresse d'eux et, horreur, représentant Whashington. Les Etats-Unis, comme à leur habitude, jouent avec le feu et manipulent ces islamistes dans le sud-ouest espérant destabiliser l'Iran à sa frontière tout en armant l'armée pakistaine et en exigeant que celle-ci réduise les fiefs talibans plus au Nord.
Comment
l'Inde et l'Iran réagiront-ils au cas ou l'arsenal nucléaire
tombe aux mains d'un régime de fanatiques? Pourquoi ne pas
penser que l'ambiguité entretenue par l'Iran sur la nature de
son programme nucléaire ne soit liée à cette
situation? Téhéran, état shiite, qui sait le
danger que représenterait pour lui un régime sunite
fanatique au pouvoir a Islamabad n'a d'autre choix, tout en
développant un programme actuellement civil, que de laisser la
porte ouverte, voire envisager le besoin d'une bombe
dans des délais
très courts.
Zorin rêvait de faire sauter la faille de San Andreas, celle béante parcourant la carte de Jérusalem jusqu'à Islamabad voire New Dehli, pourrait bien un jour céder sous le coup d'une bombe nécléaire, y aura-t'il cette fois un James Bond pour nous en prémunir?
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