Depuis
le printemps et le début de la désormais fameuse crise des subprimes, les
analystes autorisés et à leur tête la Réserve Fédérale américaine nous
assuraient que l’on assistait à une simple correction,
au nettoyage de quelques excès de crédit, qu’il n’y avait pas de bulle
immobilière et que tout risque de récession était à écarter.
Quelques grands optimistes devant l’éternel et l’évidence continuent bien à nous annoncer une timide croissance pour 2008 mais la majorité des analystes en sont désormais à hésiter sur l’ampleur de la récession à venir. Alors quand Alan Greenspan lui même, longtemps gourou du « je vais bien tout va bien », vient nous expliquer que les chances de récession pour l’année prochaine se situent aux alentours des 50%, on se met à penser que c’est en fait une certitude.
Quand ce bon vieux Al ajoute dans le même entretien que "La vraie histoire c'est de savoir, compte-tenu des problèmes de crédit extraordinaires auxquels nous sommes confrontés, pourquoi les probabilités ne sont pas de 60% ou de 70%" on se pince devant tant de sincérité.
Alors quand Greenspan insiste et rappelle que "Les vingt dernières années ont été une période remarquable, au cours de laquelle (...) nous avons eu une période de désinflation remarquable. Cette période arrive désormais à son terme. C'est tout à fait évident" il ne reste plus qu’à s’agenouiller et saluer la lumière, enfin descendue sur terre.
Si finalement « Al le facile » affirme qu’il faut injecter "de l'argent du gouvernement" dans l’économie mais que "si vous voulez faire cela, il vaut mieux pour la santé de l'économie créer un problème budgétaire à court terme --ce qui arriverait alors-- que d'essayer de fixer les prix des logements ou les taux d'intérêt" on comprend alors que s’il conseille de ne pas baisser les taux, contrairement à ce qui aura été son obsession monomaniaque tout au long de son mandat, soit Alan Greenspan est brutalement devenu sénile, soit, et c’est beaucoup, plus probable, il est formellement interdit au Président de la Fed en exercice de penser à autre chose qu’à perfuser l’économie fusse de l’acharnement thérapeutique.
Que Bernanke soit autorisé à agir autrement reste à démontrer, ses interventions depuis Septembre ne permettent pas pour l’instant de le croire.
Quoi qu’il en soit, les perspectives de recession en 2008 sont désormais, pour la banque Merril Lynch, de…100% !
Merci pour les liens.
À noter l'optimisme béat du gouvernement français, qui table toujours sur une croissance de 2% à 2,5% en 2008...
http://www.corusnouvelles.com/rss-eric_woerth_maintient_previsions-611902-14.html
Rédigé par : Noryungi | 19 décembre 2007 à 10:26
Bonne remarque, par contre impossible de mettre la main sur l'étude originale par contre voilà quelques échos:
http://www.telegraph.co.uk/money/main.jhtml?xml=/money/2007/12/05/cnmerrill105.xml
http://bigpicture.typepad.com/comments/2007/12/reccession-odds.html
http://www.guardian.co.uk/business/2007/dec/05/interestrates?gusrc=rss&feed=networkfront
``The earnings recession has already arrived,'' says David Rosenberg, North America economist for Merrill Lynch & Co. in New York. ``We are going to see an economic recession in '08.''
enfin une blague de geek Rosenberg plus "bear" que Roubini? http://www.rgemonitor.com/blog/setser/154861/
Rédigé par : Rickyny | 18 décembre 2007 à 13:06
Un petit lien aurait été le bienvenu pour l'analyse de Merryl Lynch...
Rédigé par : Noryungi | 18 décembre 2007 à 11:07